Charlie Nune : “La maternité m’a guérie de ma dysmorphophobie”

Drôle et sensible, l’interprète de Soizic dans la série Demain nous appartient (TF1), retrace son parcours beauté et bien-être. Entretien avec Charlie Nune, maman « sans tabou » de Lyam, 8 ans, et Gary, 6 ans.

SOMMAIRE
Une enfance et une adolescence en beauté pour Charlie Nune
Le chamboulement de la maternité de Charlie Nune
Rituel bien-être, éducation et petits plaisirs de Charlie Nune
Les produits de beauté indispensables de Charlie Nune
Une enfance et une adolescence en beauté pour Charlie Nune
Je regardais ma mère, mannequin, se maquiller dans la salle de bain et ça me fascinait. Elle utilisait notamment de la Terracotta de Guerlain, portée en blush (ah, les années 80 !), et mettait du crayon vert sur ses yeux. Des produits que j’ai adoptés une fois adulte.

Adolescente, avez-vous eu des lubies ou dérapages mémorables ?

J’ai eu ma phase gothique avec des cheveux violets, puis noirs, puis avec deux mèches rouges devant, avant d’entrer en période baba cool, suivi d’un look « poupouf », très maquillé. Heureusement, j’ai commencé à tourner tôt et j’ai appris à m’apprêter. Aujourd’hui, je mets du mascara, une touche de blush et j’adore le rouge à lèvres très rouge. J’assume, même si au fond, c’est peut-être une carapace.

Le chamboulement de la maternité de Charlie Nune
Vous êtes maman de deux garçons, comment avez-vous vécu vos grossesses ?

J’ai eu des troubles alimentaires (boulimie et anorexie) pendant une période de ma vie. Aussi, quand j’ai appris que j’étais enceinte la première fois, je suis allée voir un nutritionniste car j’avais très peur de grossir. Il ne m’a pas du tout comprise et n’a pas perçu mon stress profond. Je me disais « il faut que je mange, mais il ne faut pas que je m’entraîne dans une crise », c’était compliqué de gérer ça les premiers mois. Je n’ai pas eu d’aide et, finalement, j’ai réussi à trouver un équilibre seule et à déculpabiliser. A tel point qu’après avoir pris 25 kilos, j’ai arrêté de compter ! Quant à ma deuxième grossesse, elle a été assez compliquée, j’ai eu des nausées jusqu’au bout. Je n’ai pas aimé être enceinte, j’avais mal au dos, des remontées acides, je me sentais encombrée et encombrante… J’ai pris 12 kilos.

Avec de telles difficultés, par la suite, comment avez-vous géré les kilos pris ?

J’ai toujours été sportive, donc j’ai repris le sport assez rapidement et j’ai même perdu plus de poids que ce que j’avais pris, ceci avec une alimentation normale. Donc cela ne m’a pas préoccupée. En revanche, quand je me voyais dans la glace avec encore 10 kilos de plus, je ne comprenais pas pourquoi je ne rentrais pas dans mes jeans, car dans mon esprit, je m’étais toujours vu comme ça. A ce stade, à mes yeux, j’étais redevenue “comme avant”. Mais non, j’ai continué à mincir et j’ai découvert l’image que j’ai réellement. Donc finalement, ces 10 kilos de plus ont été hyper salvateurs, c’est ce qui m’a sortie de ma dysmorphophobie. La maternité m’a guérie de ça. Aujourd’hui, je ne veux plus entendre parler de régime, je m’en fous de mon poids.

Comment avez-vous vécu le post-partum ?

Je me souviens de ma descente d’hormones à la maternité : j’étais en sanglots quand l’infirmière est entrée dans la chambre. Je lui ai dit « je suis désolée, je ne sais même pas pourquoi je pleure » et elle m’a répondu « mais ne vous en faites pas, vous êtes là sixième, rien qu’à cet étage ». C’était hyper rassurant d’entendre ça ! Par la suite, je n’ai pas eu de dépression post-partum, pour aucun des deux, j’ai eu beaucoup de chance, même si les premiers temps, j’ai eu beaucoup de mal à me retrouver en tant que femme, à trouver un équilibre. Je trouve que c’est une période très difficile, on reste tout le temps à la maison avec l’enfant et… Ça m’émeut de parler de ça… On est tout le temps en mode “maman”. Pour mon deuxième fils, ça a été plus rapide. J’avais appris de la première grossesse, je connaissais, j’étais moins sur la perfection. Je ne me disais plus “il faut que le bébé soit bien habillé, qu’il soit propre, que la chambre soit rangée… “. Avec un deuxième enfant, on lâche un peu tout ça, on a juste envie qu’il soit heureux. Et il y en a un autre à s’occuper ! Pour autant, je me suis moins oubliée.

Rituel bien-être, éducation et petits plaisirs de Charlie Nune
A quoi ressemble un moment “à vous” ?

Quand les enfants dorment, je me mets de l’huile d’argan sur les cheveux que je garde toute la nuit et je mets une comédie romantique. Et aussi, en sortant de la douche, je me fais des masques à l’argile, puis je sors de la salle de bain toute verte ou rose et je retrouve mes enfants en poussant des « rrrrouaaa ». Comme je le garde pour le repas, ils disent qu’ils dînent avec « maman monstre ». (Rires)

Avez-vous un rituel coconning ensemble ?

En été, on s’applique mutuellement de la crème solaire. C’est à qui en mettra le plus ! Au moins, ils sont bien protégés. Et quand ils étaient bébés, je prenais ma douche avec eux : leurs bras autour de mon cou, le jet d’eau sur leur dos, ils s’endormaient dans mes bras. C’étaient des moments extraordinaires.

Aujourd’hui, quelles sont les valeurs essentielles que vous leur inculquez pour être bien dans leur peau ?

On dit souvent « protégez vos filles » mais on devrait aussi dire « éduquez vos fils ». Pour moi, le respect des filles est primordial et je les éduque en ce sens. Je leur dis « Quand une fille ne veut pas jouer avec toi, non c’est non, n’insiste pas ». Et je leur dis aussi qu’il n’y a pas de tabou avec le corps humain, on en a tous un et il n’y a pas de honte à parler d’un trouble, il faut les respecter. Je pense que cela aura aussi un impact sur leur bien-être, et même sur leur vie sexuelle plus tard.